L'agriculture dans les marais

MDsc08463 1algré la déprise agricole, les marais de la Dives restent un immense territoire dédié essentiellement à l’élevage extensif. Cette importante activité est garante du maintien des paysages ouverts à semi-ouverts constitués de pâtures et prairies de fauche humides. Les marais sont quadrillés de fossés et canaux qui délimitent les multiples parcelles. Les liens étroits entre élevage, paysages et gestion des eaux sont évidents : il s’agit de limiter ou d’accepter les inondations en automne et en hiver, ainsi que de maintenir un niveau d’étiage satisfaisant au printemps et pendant l’été.

Comment peut-on envisager le devenir de l’élevage dans les marais, milieu difficile ? Différents paramètres entrent en ligne de compte. Le premier est constitué par l’ensemble des décisions de la PAC (politique agricole commune), orientant les aides vers le milieu rural et le respect de l’environnement. Les mesures nationales et le contexte de mondialisation vont également influer sur le revenu des éleveurs et le maintien de leur activité essentielle. Le second paramètre est représenté par les mesures administratives et en premier lieu les décisions prises dans le cadre des PLU (plans locaux d’urbanisme), qui décident du devenir des territoires communaux. Ceux-ci doivent être en phase avec les SCOT (schéma de cohérence territoriale) et les SRCE (schéma régional de cohérence écologique). C’est donc le choix des habitants à travers le conseil municipal et par là même la volonté publique qui s’exprime. Les marais sont reconnus "zones humides à préserver" dans la majorité des PLU. D’autres mesures viennent renforcer cette préservation comme les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) initiées par l’Agence de l’eau et animées par le CREPAN (comité régional pour l’étude et l’aménagement de la nature) : en 2017, 1 312 hectares dont 50 % en ZNIEFF1 ont été contractualisés avec 36 éleveurs concernés qui vont être rémunérés pour leur démarche de respect environnemental et de la biodiversité. (Regarder la vidéo sur la Ferme GAEC "le vent des marais" ci-dessous à titre d'exemple)

Lorsque l'agriculteur applique des méthodes écologiques innovantes, c'est tout le monde et bien sûr la Nature qui y gagne !

A Brucourt, la ferme GAEC "Le Vent des marais"

La ferme "Le Vent des marais"

 

A Cricqueville-en-Auge

P1050318Jean-Luc GAUGAIN, jeune agriculteur/éleveur, a des terres dans le marais et a une démarche exemplaire complétement en harmonie avec l'environnement :

Prairies naturelles. Pas d'utilisation de pesticides et d'engrais,

Economies d'énergie grâce au solaire : panneaux solaires et en particulier un séchoir solaire pour le foin remarquable. Ce dernier lui permet d'économiser des tourteaux, des granulés sans compter le fuel. Son élevage est constitué de vaches nomandes qui produisent plus de lait à meilleur coût sans compter la qualité de la viande.

Installation de nichoirs à chouettes et faucons crécerelles dans les étables, accueil d'un nid de cigognes sur la maison ...

Cette démarche d'avenir permet aussi un maintien optimal de la biodiversité.

A Hotot-en -Auge

Oui2Philippe GALLOT, éleveur à Hotot-en-Auge, a installé un système qui est d'usage courant en Espagne, par soucis d'économie d’eau en particulier. C'est surtout l'hiver, lorsque les animaux sont en stabulation, sur sol bétonné et que le temps est à la pluie, qu'il est nécessaire de collecter les eaux de ruissellement chargées de lisier. Parmi l'ensemble des acteurs des marais, l'agriculteur est la clé de voûte de la préservation des marais. La mise aux normes des bâtiments d'élevage recommande de stocker toute cette eau dans de grandes citernes en béton, celles-ci étant vidées dès la fin du printemps sur les cultures. Cette pratique engendre des odeurs tout le long de l'année et notamment lors de l'épandage... Il existe d'autres solutions telles que celle expérimentée sur cette ferme d'Hotot-en-Auge : les lagunes de décantation. Le principe est simple : les eaux chargées sont collectées en sortie de la stabulation et envoyées dans un premier bassin de lagunage étanche (un bassin entouré de digues en argile) pour décanter les matières en suspension qui se déposent au fond. L'eau plus claire s'écoule ensuite dans un second bassin de lagunage pour y être stockée jusqu'en été. C’est là, qu’en période sèche, elle va servir à arroser les cultures, à l'aide d'arroseurs automatiques, sans les odeurs de l'épandage... (l'intégralité de l'article en téléchargement ci-dessous)

 

A Bavent, l'arboriculture traditionnelle

PommiersSymbole de la Normandie, le verger traditionnel associant pommiers et pâture, avec des vaches sous sa ramure, le pommier haute tige a longtemps été autrefois l’apanage des cours plantées autour des fermes.

L'instabilité ou plutôt la faiblesse des débouchés cidricoles, du fait de l’arrêt de la fabrication d’alcool d’état, la difficulté à trouver de la main d’œuvre, et la rationalisation des travaux agricoles ont conduit les agriculteurs à préférer le basse-tige à partir des années 1980-1990.

Cette régression constante du Haute-tige  peut se matérialiser en quelques chiffres : De 51 millions d’arbres en 1929, il est passé à 5 millions en 2005, avec une densité moyenne de 75 arbres à l’hectare. Si 30 % était destiné à la transformation par l’industrie cidricole, 10 à15% de la récolte pendante des HT (hautes tiges) part désormais chez les cidriers. Le solde est récolté en partie, ou valorisé en production fermière, ou vendu aux particuliers, ou bien autoconsommé.

Face à ce déclin du HT, des contrats ont été  mis en place pour favoriser le basse-tige dans les années 80. Le verger BT (basses tiges) avec des densités de 400 à 800 arbres/ha représentait 600 ha en 80 et 8200 en 2005, avec 3000 en Basse-Normandie, 1500 en Haute-Normandie, 1800 en Bretagne, 1150 en Pays de Loire et 750 dans les autres régions. La surface moyenne est de l’ordre de 5ha dont 80% est employé par l’industrie cidricole. L’offre commercialisable représente chaque année 210 000 T avec 175 000 T pour le BT et 35 000 T pour le Haute Tige.

L'intégralité de l'article en téléchargement ci-dessous

 

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ÉLEVAGE EN ZONE HUMIDE - Bulletin Zones Humides Infos n°75/76 - 2012

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