Histoire des marais

Abbaye troarn

L'assèchement des marais fut entrepris dès le Moyen Age par les moines de l'abbaye Saint-Martin de Troarn.
Fondée au XIème, sous l'égide de Roger II de Montgommery, conseiller de Guilllaume le Conquérant, cette abbaye bénéficia aussitôt des faveurs des ducs de Normandie puis des rois de France. Elle reçut ainsi de nombreuses terres à exploiter et à mettre en valeur, y exerçant le droit de moyenne et de basse justice.

L'abbaye était située en hauteur, à l'abri des inondations, mais, pour assurer les communications entre les différents villages, ils tracèrent de nombreux chemins, véritables chaussées élevées au-dessus du niveau des eaux.

Les moines de Troarn se préoccupèrent de limiter les inondations en élevant des digues le long de la Dives afin d'en contenir les crues. Ce sont eux aussi qui, à la fin du XIII ème siècle, firent creuser la Divette ainsi que d'autres canaux d'assèchement.

La plus grande partie du pays restait cependant sous les eaux durant une grande partie de l'année, et les travaux de précurseurs des moines de Troarn en matière d'assèchement ne purent être effectivement menés à bien qu'à partir du moment où l'estuaire se combla, c'est à dire au XVII ème siècle. L'autorité royale prit alors les choses en main. Mais, en 1856, l'ingénieur Sallebert, des Ponts et Chaussées, signale dans un rapport que "ces terrains n'ont point d'égouttement possible pendant l'hiver ; les eaux pluviales et d'infiltration s'y amassent à la fin d'octobre et au commencement de novembre [...] montent graduellement [...], envahissent plus de 4000 ha durant 5 à 6 mois ou même plusieurs années consécutives, le retrait des eaux ne s'opèrent que dans les grandes sécheresses." On comprend que les moines de Troarn aient éprouvé d'insurmontables difficultés à assécher totalement leur marais.

Au XVIIième siècle le dessèchement par creusement de canaux afin "d'assainir" fut entrepris par l'intendant de la généralité de Caen. C'est un véritable phénomène de "poldérisation" qui s'est opéré, une sorte de "petite Hollande" aux lignes sinueuses s'est forgée, assainissement et rentabilité obligent. Cet ensemble, quadrillé de fossés bordés de haies, sert au pâturage extensif et aux prairies de fauche en été pour la production de viande et de lait. En hiver, la chasse au gibier d'eau bat son plein.

Février 1998 : Prise de conscience de l'importance des marais avec la création d'une Charte pour l'environnement entre les communes de Dives sur Mer, Varaville, Cabourg et Houlgate.

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